mardi 15 juin 2010

Essai rapide du Cybook Opus de Bookeen

À l'heure où le débat entre liseuse et iPad (sur la première on ne peut que lire, l'autre est une tablette multi médias) fait "rage", je republie l'essai que j'avais fait en février 2009 de l'Opus de Bookeen, liseuse de poche à encre numérique.


Ses dimensions (15x10,5cm) en font un appareil à peine plus grand qu'un iPhone (11,5x 11,6cm). Autre comparaison possible, c'est un livre de poche en moins long, d'un centimètre d'épaisseur, et d'un poids de 150 gr (un petit steak ou une demie plaquette de beurre...).


Un bouton on/off et une prise pour une carte SD sur le dessus, une prise USB pour les chargements et recharger la batterie dessous, trois boutons ronds sous l'écran (un pour la navigation, un pour le menu, un autre pour les retours), deux sur le côté pour... la navigation également. Contrairement à son prédécesseur pas de prise pour un casque audio. Pas de connexion WiFi ou bluetooth.

Première constatation désagréable. À l'heure des écrans tactiles, des stylets et des claviers full AZERTY, le mode de navigation de l'Opus à un petit côté soviétique rapidement agaçant; cliquer sur un bouton, cliquer pour déplacer le curseur, cliquer pour sélectionner l'opération choisie, cliquer chiffre par chiffre pour chercher une page puis cliquer pour accéder à la page, puis... Et quand je dis cliquer, c'est cliquer.

Passer ce problème, une fois le texte sélectionné, le confort technique de lecture est total. Pas de reflet, pas de rétro éclairage, pas de fond de page trop blanc, trop lumineux. Même l'affichage des images en N&B passe très bien.


Le vrai problème c'est la taille de l'écran (100x75 ce qui est plus petit que celui de son prédécesseur le Gen3 122x91) car, sauf à afficher la même taille de caractère que celle des contrats d'assurance, il est impossible de faire tenir l'équivalent d'une page papier sur l'écran. Alors on clique.

Comme on peut utiliser l'Opus on le tenant verticalement ou horizontalement, (on change de sens en agitant l'appareil d'un coup sec du poignet) si on choisit une taille de caractère normale et le sens vertical, comme l'appareil ne gère pas les coupures de mots, on se retrouve avec des lignes pleines de trous. Alors on clique encore plus souvent.

Si on fait abstraction de ces problèmes, reste la question du confort de lecture. Je m'explique. Les constructeurs ont tellement chercher à optimiser la taille de l'écran et la surface de lecture par rapport à la taille de l'appareil, qu'on se retrouve avec le texte en bord de "page", quasi sans marge. On a l'impression d'avoir le texte dans les mains. Autre facteur déstabilisant, pas de vision de la page d'en face. Pour éliminer ce défaut visiblement plus déstabilisant qu'il n'y parait au premier abord, un constructeur travaille sur une tablette numérique double écran comme la DS.

Une fois l'Opus éteint, plusieurs questions m'assaillent;

1/ Alors que la convergence pousse les constructeurs à concevoir et commercialiser des appareils multi usages (l'iPhone en est aujourd'hui le meilleur exemple), quel est l'avenir des tablettes?

2/ A supposer que les usagers acceptent de promener deux appareils dont une tablette dans leur sac (comme on a un téléphone + un livre dans son sac), quelle taille d'écran est acceptable?

3/ A 249€ l'Opus, 299€ le Sony Reader eBook (229€ le premier iPhone), sachant que des versions nouvelles sortent tous les ans et que l'offre de titres tient plus du Goum de Moscou avant 89 que d'une librairie digne de ce nom, combien de temps faudra t-il pour qu'un nombre d'acheteurs soit conquis et fasse décoller le marché du livre numérique?

À mon avis, les poseurs d'étagères ont encore de beaux dimanches devant eux.

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