
À supposer que les prévisions d'Arnaud Nourry se confirment, le livre numérique devrait représenter 15% des ventes d'ouvrages dans cinq ans. Comme nous l'avons vu dans la note précédente, ces 15% s'ajouteront aux 10% (minimum) des ventes déjà réalisées par les boutiques en ligne. C'est donc une perte de 25% de leur part de marché que les libraires vont regarder filer vers des concurrents contre lesquels ils ne peuvent rien. Cette destruction de valeur se fera au profit des plateformes de vente de livres numériques, des fabricants de tablettes (qui pourront être les mêmes comme Apple en a déjà fait la démonstration avec son lecteur iPod et de sa boutique iTunes) et bien évidemment des Fournisseurs d'Accès à Internet.
L'autre danger auquel se trouveront rapidement confrontés libraires et éditeurs à mesure que la numérisation du livre se développera est celle de la banalisation de l'oeuvre, du livre/fichier alibi pour offre bancaire, de sa transformation en supplément d'âme pour offre de service de fabricants de produits informatiques et autres fournisseurs d'accès, sans oublier les marchands de lessive. L'intérêt affiché de la part d'Orange ou de Xavier Niel (Iliad/Free) pour participer à la recapitalisation du Monde doit nous rappeler l'intérêt vorace que les "tuyaux" ont toujours porté aux "contenus".
Combien de temps faudra t-il pour que le premier éditeur succombe aux chants des sirènes ?
*Un site web peut-il rivaliser avec un conseiller commercial ? Le journal du net (23/04/2009)
** Longue traîne : levier numérique de la diversité culturelle ? Pierre-Jean BENGHOZI et Françoise BENHAMOU
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