jeudi 25 août 2011
rentrée littéraire, premiers résultats...
mardi 23 août 2011
jean Marc Roberts a raison
Jean-Marc Roberts a raison quand il dit que les boutiques en ligne accélèrent la concentration des ventes de livres sur un petit nombre de titres. Ce sujet ne fait pas débat, les éditeurs et leurs diffuseurs ont cette réalité sous les yeux à chaque fois qu’ils consultent leurs chiffres de vente.
Jean-Marc Roberts a raison encore quand il dit que le seul endroit où un client trouve un choix réfléchi de titres - voire un choix surprenant - reste le magasin physique, et particulièrement les (bons) libraires. C’est simple à comprendre. Pour être le plus efficace possible, une plateforme qui propose des millions de références comme Amazon automatise la présentation de son offre à partir des données laissées par l’internaute. Ces données sont alors brassées par des algorithmes extrêmement puissants qui permettent de dire que « ceux qui ont consulté… ». Hormis les différents classements des meilleures ventes, tous les autres espaces font l’objet d’accords commerciaux.
Ceci étant, il n’est pas question ici de défendre une position absurde qui viserait à interdire de vendre des livres en ligne. Simplement, comme le disait Paul Virilio dans le film Penser la vitesse * : « Quand on invente l’avion, on invente les accidents d’avion». Idem pour Internet. Quand on invente la disponibilité instantanée des produits depuis un clavier, il faut penser aux effets négatifs – la concentration des ventes en est un et la désertification des lieux de vente en est un autre - et travailler pour en limiter les effets.
C’est ce travail de valorisation des catalogues sur Internet que les éditeurs devraient prendre à bras le corps. On peut penser que les plateformes aussi auraient beaucoup à gagner en développant des ventes additionnelles avec des titres autres que ceux mis en avant par tous les médias (je reviendrai très prochainement sur ce sujet) les mêmes qu’on retrouve également dans les catalogues des grandes chaînes de distribution aux mêmes moments. En fait, tout le monde aurait à gagner à ce que l’offre soit la plus large possible. Les libraires aussi.
* un film de Stéphane Paoli
lundi 22 août 2011
les libraires indépendants en campagne
Je m’explique. Les libraires indépendants font face à une crise de fréquentation qui se soldera par un nombre important de fermetures dans les mois et les années à venir. J’ai plusieurs fois abordé ce sujet sur ce blog et les conclusions de l’étude La situation économique et financière des librairies indépendantes présentée par Xerfi aux Rencontres Nationales de la Librairie Indépendantes qui se sont tenues à Lyon, sont sans appel.
Dans un contexte aussi difficile, l’heure n’est donc plus aux messages institutionnels ou de sensibilisation mais aux propositions concrètes, aux dispositifs capables de ramener des clients dans les librairies. Comme si sur un champ de bataille, le commandement décidait de faire une campagne pour sensibiliser les fantassins contre les dangers du tétanos plutôt que de faire parler l’artillerie et déployer les hôpitaux de campagne.
Parler du conseil est une bonne piste (la seule en fait). Mais puisque nous entrons dans la période de la rentrée littéraire accompagnée de son cortège de 650 nouveaux romans, pourquoi ne pas en avoir profité pour mettre en avant des sélections surprenantes, inattendues, ou mélangeant des auteurs connus et à découvrir ? Pourquoi ne pas avoir mis à contribution les regroupements régionaux qui auraient pu localiser cette campagne en impliquant des libraires ? Et quid d’un site sur lequel les lecteurs auraient retrouvé ces sélections ?
Cette campagne semble être le résultat d’une prise de décision précipitée devant l’ampleur des dégâts constatés. Vite réalisée, vite mise en place mais vite oubliée.
ps : cette campagne a été hébergée plus ou moins gracieusement par les titres suivants : Le Point, L’Express, Le Nouvel Observateur, Télérama, Courrier International, le Journal du Dimanche, Le Monde, Le Figaro, Libération, Elle, Madame Figaro et Les Inrockuptibles