mardi 23 août 2011

jean Marc Roberts a raison

Jean-Marc Roberts a raison quand il dit que les boutiques en ligne accélèrent la concentration des ventes de livres sur un petit nombre de titres. Ce sujet ne fait pas débat, les éditeurs et leurs diffuseurs ont cette réalité sous les yeux à chaque fois qu’ils consultent leurs chiffres de vente.

Jean-Marc Roberts a raison encore quand il dit que le seul endroit où un client trouve un choix réfléchi de titres - voire un choix surprenant - reste le magasin physique, et particulièrement les (bons) libraires. C’est simple à comprendre. Pour être le plus efficace possible, une plateforme qui propose des millions de références comme Amazon automatise la présentation de son offre à partir des données laissées par l’internaute. Ces données sont alors brassées par des algorithmes extrêmement puissants qui permettent de dire que « ceux qui ont consulté… ». Hormis les différents classements des meilleures ventes, tous les autres espaces font l’objet d’accords commerciaux.

Ceci étant, il n’est pas question ici de défendre une position absurde qui viserait à interdire de vendre des livres en ligne. Simplement, comme le disait Paul Virilio dans le film Penser la vitesse * : « Quand on invente l’avion, on invente les accidents d’avion». Idem pour Internet. Quand on invente la disponibilité instantanée des produits depuis un clavier, il faut penser aux effets négatifs – la concentration des ventes en est un et la désertification des lieux de vente en est un autre - et travailler pour en limiter les effets.

C’est ce travail de valorisation des catalogues sur Internet que les éditeurs devraient prendre à bras le corps. On peut penser que les plateformes aussi auraient beaucoup à gagner en développant des ventes additionnelles avec des titres autres que ceux mis en avant par tous les médias (je reviendrai très prochainement sur ce sujet) les mêmes qu’on retrouve également dans les catalogues des grandes chaînes de distribution aux mêmes moments. En fait, tout le monde aurait à gagner à ce que l’offre soit la plus large possible. Les libraires aussi.

* un film de Stéphane Paoli

1 commentaire:

  1. C'est vrai, vous avez raison de dire que Jean-Marc Roberts a raison sur le fond. Sur la forme, effectivement c'est moins évident.
    Je pense que le libraire a davantage intérêt à se tourner vers ses clients. Cela ne veut pas dire, abandonner le livre, bien au contraire. Le libraire doit se différencier ! Il suffit de regarder son concurrent de d'analyser ce qu'il ne peut réaliser, parce qu'il n'est pas "prévu" pour ça, ou parce qu'il ne sait pas faire. Et parmi ces différences, qui aujourd'hui parait un handicap, c'est bien celle du Lieu. La librairie est aussi un Lieu. 1ere différenciation, puis comme vous le dites, et si on organisait la vente additionnelle autrement ! Mais essayez donc de proposer à un libraire de faire de la vente additionnelle, la réponse risque d'être cinglante...

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