samedi 14 mai 2011

Les libraires...

Je réagis à l’article paru jeudi dernier dans Le Monde sous la plume d’Alain Beuve-Merry. Il faut comprendre plusieurs choses ; 1/ les libraires ne forment pas un grand tout vertueux, mais composent un tissu économique dans lequel il y a des très bons et des très mauvais. 15 000 points de vente dans lesquels on peut acheter des livres c’est énorme. Ce maillage est vertueux, mais il ne faut donc pas s’étonner que dans une période économiquement tendue certains ferment boutique. 2/ Que Leclerc cherche à occuper la place que la Fnac occupait jadis mais qu’elle délaisse depuis plusieurs années pour concentrer sa stratégie sur les produits techniques est plutôt une bonne nouvelle pour les éditeurs. 3/ Le rôle des éditeurs et des diffuseurs va être déterminant. Pour mémoire il faut se rappeler qu’en ne donnant pas les conditions commerciales nécessaires à leur maintien, les éditeurs de musique ont laissé les disquaires indépendants disparaître du paysage. Ceux-ci sont passés de +/- 3000 à la fin des années 70 à moins de 200 aujourd’hui. 4/ C’est la loi sur le prix unique du livre qui a permis aux libraires de ne pas se faire écraser par la concurrence des grands distributeurs, mais cette loi ne change rien aux commodités qu’offrent certaines plateformes de commerce en ligne et au fait que le commerce en ligne attire de plus en plus de clients. 5/ Le portail 1001libraires.com arrive trop tard et n’offre pas de véritables innovations susceptibles de détourner les consommateurs des habitudes qui sont les leurs sur Internet. C’est donc d’abord dans le monde physique que les libraires doivent expliquer ce qu’ils sont, ce qu’ils font, comment ils le font. Pour le dire haut et fort il faut qu’ils parlent d’une même voix, et on met là le doigt sur un problème épineux.

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