mercredi 18 mai 2011

Des marges oui, mais des clients avant tout.

Les Rencontres nationales de la librairie ont permis à l’observateur que je suis de constater que les menaces qui planent depuis plusieurs années sur la librairie indépendante se précisent.

La première menace est l'éclatement du bloc composé par l'ensemble des libraires indépendants tant l’écart est de plus en plus grand entre elles. Si les problèmes sont les mêmes pour tous (la baisse du nombre des grands lecteurs, la montée de la part du poche, du commerce en ligne, le livre numérique, les marges, les offices…), l’urgence des réponses à apporter n’est pas la même pour les libraires qui réalisent un CA de 5, 6, 8 M€ ou plus et ceux qui annoncent un CA inférieur à 200 000 €. C’est toute la différence entre ceux qui peuvent penser à moyen et long terme et les autres qui doivent se battre au jour le jour.

L’autre fossé qui se creuse est celui entre les éditeurs/diffuseurs/distributeurs et les libraires. Le développement du commerce électronique et celui du livre numérique met à jour la différence fondamentale d’intérêt qui les sépare ; les éditeurs vendront des livres et/ou des fichiers numériques à mesure que le commerce électronique et la lecture sur supports numériques se développeront, pendant que les libraires devront soulever des montagnes de subtilités pour ne pas perdre leurs clients qui glisseront tous les jours un peu plus vers le commerce électronique.

Au cours des discussions qui se sont tenues pendant ces deux jours, il a beaucoup été question des marges insuffisantes accordées par les distributeurs aux libraires et notamment aux plus petits d’entre eux.

Mais tout autant que cette rémunération indispensable, il est de la plus extrême importance de soutenir/relancer l’achat de livres EN LIBRAIRIE par des actions de communication puissantes, bâties autour d’offres concrètes qui mettent en valeur les points forts de la librairie. Ces opérations pourraient être régionalisées et financées par les différents organismes comme les DRAC, le SLF, voire le CNL. Les combinaisons entre médias sont suffisamment nombreuses pour construire des dispositifs puissants sans pour autant être hors de prix.

Des marges oui, mais des clients avant tout.

*Les deux tableaux ci-dessus sont tirés de l'étude La situation économique et financière des librairies indépendantes. Analyse sur la période 2003-2010 présentée par Xerfi et bientôt disponible sur le site des Rencontres


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire